Les cordes frottées


Connaissance de la musique    Première année

Elles sont quatre dans l'orchestre symphonique : Le violon, l'alto, le violoncelle et la contrebasse.

Violons
La famille des cordes frottées

Historique

Le violon apparaît au début du XVIe siècle en Italie du nord. C'est à cette époque, on trouve les premières ébauches de l'instrument. Le violon comporte quatre cordes : sol, ré, la et mi (corde la plus fine, appelée "chanterelle"). Les partitions pour violon sont écrites en clé de Sol.

C'est grâce aux luthiers de Crémone, que le violon a évolué.

Du XVIIe siècle à nos jours.
La forme du violon s'est stabilisée au début du XVIIe siècle, date qui correspond aux premières oeuvres écrites véritablement pour cet instrument. Il devient très vite le principal instrument de l'orchestre et s'impose également comme instrument soliste essentiel. La technique du violon évolue constamment : coups d'archet, pizzicato, ricochet sur les cordes, sautillé...

Au XVIIIe siècle, de nombreux virtuoses donnent définitivement ses lettres de noblesse à l'instrument. Cette virtuosité culminera avec l'art de Niccolo Paganini, compositeur et interprète virtuose. Aujourd'hui, le violon est l'instrument le plus présent dans l'orchestre : on peut en compter parfois plus d'une quarantaine (premiers et seconds violons).

 

Qu'est-ce qu'un violon ?
Constitution d'un violon (l'alto et le violoncelle sont conçus de la même façon) : il est composé d'environ 85 pièces différentes jouant chacune un rôle important dans la production du son. 1 – Volute, 2 – Mentonnière, 3 – Sillet, 4 – Cheville, 5 – Manche, 6 – Touche, 7 – Corde, 8 – Filet (C’est une fine bande de bois incrusté autour des tables d'harmonie, il renforce l'instrument), 9 – Table d'harmonie, 10 – Courbes, 11 – Ouïe, 12 – Chevalet, 13 – Cordier (permet de maintenir les cordes), 14 – Bouton, 15 – Eclisses, 16 – Fond, 17 – Ame (elle permet aux cordes fixées sur le chevalet de résister à la pression. C'est elle qui transmet les vibrations à la caisse de résonance), 18 – Archet (baguette, pointe et mèche)
.

Des bois différents sont utilisés dans la fabrication du violon.
- La table d'harmonie est faite en épicéa ou en pin.
- Le fond, l'éclisse, le manche et la volute sont réalisés en bois dur tel que l'érable, coupé en hiver et laissé à sécher pendant plusieurs années.
- La touche, le cordier et les chevilles sont généralement en ébène parfois en palissandre.
- Quant aux archets, ils sont en bois de Pernambouc provenant d'Amérique du sud.

 

La fabrication

Le son d'un violon dépend de quatre points particuliers :
- La qualité des bois utilisés
- La consistance du vernis
- La hauteur des voûtes
- L'épaisseur des parois.

 

L'archet

L'archet se compose d'une baguette (en bois de Pernambouc Brésil), qui comporte une pointe et d'une hausse réglable permettant de tendre l'ensemble des crins (150-250 crins ). On passe de la colophane sur les crins (résine, en usage depuis le XIIIe siècle) pour qu'ils adhèrent mieux aux cordes. Jusqu'au XVIe siècle, on réglait encore la tension des crins par la pression des doigts, ce qui facilitait l'exécution des doubles cordes mais limitait le volume sonore.

l'archet
L'archet

François Xavier Tourte (1747-1835) inventa l'archet moderne de forme concave, avec vis de réglage.

Le luthier

C'est le fabricant d'instruments à cordes, comme par exemple tous les instruments de la famille de la guitare ou de la harpe. Mais ce terme désigne aujourd'hui essentiellement les fabricants d'instruments de la famille du violon. La lutherie est l'art du luthier, mais elle désigne également l'ensemble des instruments fabriqués par le luthier.

Les luthiers de Crémone :
Crémone, située dans le Nord de l'Italie accueillit pendant plusieurs siècles les meilleurs luthiers du monde, dont le célèbre Antonio Stradivari. En effet, c'est lui qui a donné au violon sa forme et ses qualités définitives. En France, Jean-Baptiste Vuillaume s'est imposé au XIX° siècle comme le meilleur luthier de sa génération. Plusieurs écoles perpétuent une lutherie de qualité. Citons en Italie à Crémone, en Allemagne à Mittenwald, en France à Mirecourt .

L'école de Cremone
L'école de Cremone
Stradivarius
Antonio Stradivarius dans son atelier

Table du violon

Dos du violon
Volute
Volute
Volute portant les chevilles d'accord

Le violon

(♫) Concerto pour violon et orchestre opus 53 d'Anton Dvorak (1841–1904) : 2ème mouvement
Un concerto est une oeuvre pour soliste et orchestre comprenant trois mouvements : un vif, un lent, un très vif.

(♫) Pièce en style de blues d'Igor Frolov

(♫) Sicilienne de Maria Theresa von Paradis

(♫) La campanella de Niccolo Paganini pour violon et orchestre

L'alto

(♫) Symphonie concertante pour violon et alto de Wolfgang Amadeus Mozart : 3e mouvement. Allegretto

(♫) Harold en Italie d'Hector Berlioz : 3e mouvement

Le violoncelle

(♫) Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns : Le cygne

(♫) Suite n°1 pour deux violoncelles Opus 54 de Jacques Offenbach : 2ème mouvement

(♫) Quintette Opus 13 n°5 de Luigi Boccherini : Menuet

La contrebasse

(♫) Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns : L'éléphant

(♫) Prélude à l'archet de François Rabbath

(♫) Rhapsodie pour contrebasse de François Rabbath

 

Violon
Violon
Alto
Alto
Violoncelle
Violoncelle
Contrebasse
Contrebasse
Octobasse
Octobasse

Octobasse
Octobasse

 

L'octobasse

L'octobasse est un instrument créé au XIXe siècle. Elle mesure 3 m 87 (la personne à côté mesure 1 m 65). Elle ne possède que trois cordes. Son invention remonte au XIXe siècle lorsque le luthier Jean-Baptiste Vuillaume la créa en 1849/1850. Hector Berlioz l'utilisa lors de la création de son Te Deum en 1855 à Paris.
Trois exemplaires ont été construits à Paris, l'un se trouve à la Cité de la musique, un autre à Vienne et le troisième a disparu dans l'incendie d'un théâtre londonien. Le conservateur d'un musée à Moscou affirme posséder une octobasse mais en pièces détachées.
Pour en jouer, l'instrumentiste doit monter sur un petit tabouret intégré à l'instrument et, du fait de la hauteur du manche, c'est grâce à des leviers et des pédales que sept doigts d'acier se posent sur les frettes de la touche.

L'octobasse moderne : Il n'y aurait actuellement, dans le monde entier, qu'un seul contrebassiste sachant jouer de cet instrument extraordinaire, un italien nommé Nicola Moneta.

Histoire : Son invention remonte au XIXe siècle. Une première mention de l'octobasse est attribuée au contrebassiste Dubois, qui en construit un exemplaire en 1834. Le luthier Jean-Baptiste Vuillaume améliore en 1849 le mécanisme et en construit trois exemplaires.

Le contrebassiste Nicola Moneta a fait construire par le luthier Pierre Bohr un nouvel exemplaire en 1995 qui, à la différence de l'instrument original et, grâce à des cordes moins épaisses, peut descendre une octave et une tierce plus bas que la contrebasse. Une autre octobasse a été construite en 2007 par le luthier Antonio Datti.

Chevilles de contrebasse
Chevilles de contrebasse
Leviers d'octobasse
Leviers d'octobasse

 

Les noms des instruments ne sont pas toujours en français.

 


Audition :

Sérénade n°13 "La Petite Musique de nuit", K. 525, de Wolfgang-Amadeus MOZART (1756-1791), titre original : Eine kleine Nachtmusik,
a été composée pour des fêtes nocturnes de Vienne d'où son nom.
C'est une sérénade pour quintette à cordes comprenant deux violons, un alto, un violoncelle et une contrebasse. Son premier mouvement débute par l'un des thèmes les plus connus de la musique classique.
L'œuvre est datée de 1787, année de la création de son opéra Don Giovanni et de la mort de son père. La partition n'a été éditée qu'en 1827 et le manuscrit autographe a été retrouvé en 1943.
Même si elle est écrite pour un quintette à cordes, la partition ne comporte que quatre parties instrumentales, la contrebasse doublant à l'octave inférieure le violoncelle sur l'intégralité de la pièce.
L'œuvre comporte quatre mouvements : Allegro - Romance Andante - Menuet Allegretto - Rondo Allegro

 

(♫) 1er mouvement - Allegro : Il débute par un air de fanfare joué par tous les instruments. Ce motif est suivi du thème principal, plus délicat, plus doux, plus tendre, exposé par les violons.

(♫) 3e mouvement - Menuet, alegretto : Les deux thèmes qui apparaissent dans ce menuet donnent à cette page une expression de détente et de gaieté.
Cette œuvre, contrairement à celle de Borodine, n'est pas descriptive. Beaucoup d'œuvres sont ainsi : elles sont écoutées simplement pour le plaisir musical qu'elles donnent, le jeu et le dialogue des instruments, l'émotion qu'elles dégagent.

 

Simple Symphony de Benjamin Britten (1913-1976) : La Simple Symphony, aussi étrange que naïve d'apparence, fut composée par Benjamin Britten à partir de décembre 1933 et achevée quelques semaines plus tard. Elle utilise des thèmes, voire des pages entières écrites antérieurement, notamment des œuvres de musique de chambre datant des années 20, alors que le musicien n'était encore qu'un très jeune apprenti compositeur. Elle a été composée pour quatuor à cordes : deux violons, un alto et un violoncelle, mais elle est très souvent interprétée par un orchestre de cordes.

L'œuvre, créée sous la direction de Britten par un orchestre d’amateurs, fut dédiée à Audrey Alston (Mrs Lincolne Sutton), son professeur d'alto. Elle multiplie les humeurs contrastées : bonhommie du premier mouvement, espièglerie du deuxième, mélancolie du troisième, exubérance du dernier. Il s’agit d’un petit chef d’œuvre considéré par son auteur comme un simple “péché de jeunesse”. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Britten s'est amusé à donner des titres pleins de fantaisie à chacun des quatre mouvements de sa partition :
1. Boisterous Bourrée (Bourrée impétueuse) - 2. Playful Pizzicato (Pizzicato enjoué) - 3. Sentimental Saraband (Sarabande sentimentale) - 4. Frolicsome Finale (Finale espiègle).

 

(♫) 1er mouvement : Bourrée bruyante : C'est un mouvement impétueux.

(♫) 2ème mouvement : Pizzicato enjoué : Tous les instruments abandonnent ici l'archet pour jouer en pizzicato c'est-à-dire en pinçant les cordes ce qui donne légèreté et plaisanterie.

(♫) 3ème mouvement : Sarabande sentimentale

(♫) 4ème mouvement : Finale espiègle : C'est un mouvement exubérant, endiablé. Noter qu'en musique le Finale prend toujours un “e”, le vocabulaire musical étant italien.