Instruments à vent


Connaissance de la musique    Première année

Les cuivres

Cuivres

 

La famille des cuivres comprend quatre instruments principaux : la trompette, le trombone à coulisse, le cor d'harmonie et le tuba. Ces instruments possèdent tous des tubes de longueurs variées recourbés sur eux-mêmes., un pavillon et une embouchure. L'instrumentiste fait vibrer ses lèvres en soufflant dans cette embouchure pour produire les sons.

L'embouchure
Une embouchure
Différentes embouchures de cuivres
Différentes embouchures de cuivres

Caractéristiques d'une embouchure

 

 

1° - La trompette :

C'est un instrument à vent de la famille des cuivres. Elle est fabriquée dans un tube de 1,50 m de long comme le cornet.

Son histoire :


Babylone nous montre, au 1er millénaire avant J.C. des trompettes courtes sur des bas-reliefs en pierre.

 

Chez les égyptiens, on trouve dans la tombe de Toutankhamon deux trompettes appelées Chnoue, de 50 cm de long, avec un tube assez étroit et un pavillon finement ciselé. Selon les auteurs grecs, le son de cet instrument était comparable au braiment d’un âne en furie…

 

Chez les Grecs, la trompette était conique, avec une perce très étroite. On retrouve ce salpinx chez Homère (l’Iliade), où Eschyle (dans "Les Perses", lorsqu’il décrit la bataille de Salamine). Xénophon nous apprend que les Athéniens faisaient leurs exercices au son du Salpinx. Homère en décrit le son comme aussi terrible que le cri d’Achille… On utilise le Salpinx dans les défilés, dans les cérémonies liturgiques fastueuses.

 

A l’âge de bronze, on voit chez nos voisins irlandais une trompette dont le pavillon est orné de pointes et dont les hommes se servaient comme armes.

 

A l’âge de fer, on trouve diverses représentations de la trompette, dont une remarquable sur un relief de vase d’argent (2ème ou 1er siècle av. JC) montrant des guerriers celtes sonnant la charge lors de combats dans de grandes trompes verticales au pavillon en forme de serpent.

 

Mais déjà dans l’Ancien Testament, Moïse avait fabriqué deux trompettes d’argent, au cas où il aurait à faire des campagnes militaires, on voit une représentation de cette trompette hébraïque, le haçocereth sur l’Arc Triomphal de Titus, à Rome (vers 100).

 

Chez les Romains, Diodore de Sicile nous dit que les Etrusques utilisaient une trompette guerrière, dite trompette tyrrhénienne. De plus, sur la fresque d’un tombeau de Chiusi (Italie), on voit un musicien jouant d’un instrument à l’extrémité recourbée, avec sur la courbure une ouverture servant à faire égoutter la salive. La forme de cette trompette rappelle celle du lituus, autre trompette romaine, dont un exemplaire a été retrouvé sur le site de l’antique Caere et aujourd’hui conservé au musée romain Museo Etrusco Gregoriano, ce lituus mesure 1,60 m.

Saqueboute

Une nouvelle évolution des cuivres fut amorcée lorsque l'on fit appel à la technique de coudage du tuyau et à l'emploi de la coulisse. C'est d'ailleurs une ancienne trompette à coulisse, la "saque bute", qui fut à l'origine de l'idée du trombone à coulisse. On voit cette "saque bute" sur un triptyque de Hans Hemling (1433/1494) : le sonneur tient l'instrument d'une main juste au dessus de l'embouchure et se sert de l'autre pour actionner la coulisse.

Piston

Un trompettiste de l' Opéra de la Cour de Vienne, mit au point une trompette à clés au 18ème siècle. Cet instrument à clés était un précurseur de ce qui allait devenir la trompette moderne. Il l'améliora en 1801 en la dotant de clés supplémentaires, qui couvraient des ouvertures sur le côté; il transplantait ainsi le principe des Bois sur un instrument en cuivre à forme conique. Les expériences entreprises alors, comme bien d'autres du même genre, avaient pour but de donner à la trompette une tessiture plus large. Mais ces expériences furent rendues inutiles en 1813, par l'invention de la trompette à pistons de Bluehmel, qui offrait ainsi à l'instrument la gamme chromatique complète.

Jusqu’au début du XIXe siècle, la trompette (diminutif de trompe – tromba en italien, strombos en grec – espèce de coquille de mer en spirale) est, avec le trombone, l’instrument type du groupe des cuivres. À son apogée baroque, apparaissent des œuvres de Samuel Scheidt, de Bach, Telemann, Jan-Dismas Zelenka. L’Italie tient toujours une place importance dans cette production avec Francesco Manfredini, Antonio Vivaldi, Guiseppe Torelli, Guiseppe Mattéo Alberti, Guiseppe Jacchini.

Les pistons, inventés par le Silésien Blühmel et le Saxon Stoeltzel en 1813-1814, furent adaptés à l’instrument, mais la trompette qui en fut pourvue demeura inusitée à l’orchestre jusque vers la fin du XIXe siècle, au bénéfice du cornet à pistons. Bruckner (Te Deum, Psaume CL), Mahler (symphonies), Wagner (fanfare pour douze trompettes de la marche de Tannhäuser) l’imposèrent à l’attention des compositeurs. Il faut mettre à part les fameuses trompettes droites d’Aïda (Verdi, 1871).

Les parties de la trompette
Les parties de la trompette
Trompette piccolo
Trompette piccolo
Cornet à pistons
Cornet à pistons
Cornet à pistons
Cornet à pistons

Sourdine bol

Sourdine boston

Sourdine sèche

Sourdine wa wa

Trombone basse
Trombone basse

2° - Le trombone :

C'est un instrument à vent et à embouchure de la famille des cuivres. Le terme désigne implicitement le trombone à coulisse caractérisé par l'utilisation d'une coulisse télescopique, mais il existe également des modèles de trombone à pistons.

Que le trombone soit ténor ou basse, son registre est plus grave que celui d'une trompette et plus aigu que celui du tuba. Il possède une forme allongée courbée comme un « S » (qui a justifié l'usage de ce terme en français pour désigner l'ustensile servant à attacher des papiers) et, surtout sa section de tube cylindrique lui donne un son brillant.

Il est utilisé dans de nombreux genres musicaux, de la musique classique au jazz, en passant par la salsa, le ska, le funk ou la musique militaire. On le trouve dans les orchestres symphoniques, orchestres d'harmonie, fanfares….

1. pompe d'accord
2. embouchure
3. pavillon
4. clé d'eau
5. coulisse
6. entretoise
7. entretoise
8. verrou de la coulisse
Trombone
Parties du trombone

 

Saqueboute
Le saqueboute, ancêtre du trombone
Embouchure de trombone
Embouchure de trombone

De la Renaissance à la fin du 20e siècle, le trombone n'a cessé d’évoluer. Toujours discret, souvent anonyme, il suit les mouvements et s’imprègne des particularités sociales ou musicales de chaque époque. Ainsi de siècles en siècles, le tromboniste s’affirme dans le milieu professionnel et sa technique se perfectionne.


Trombone à coulisse (1) & trombone à pistons (2)

Dans les années 1450, le mouvement "Renaissance" se répand dans l’Europe entière. Tous les arts se perfectionnent sous les innovations et la recherche de nouvelles productions. Ainsi, la musique s’oriente vers des richesses mélodiques et harmoniques nouvelles. Dans cette évolution, les parcs instrumentaux doivent se renouveler ou se développer. Le trombone dans sa forme définitive (une embouchure, une coulisse, un pavillon) apparaît à cette époque.

Descendant de la trompette naturelle, il est modifié pour apporter aux cuivres un échantillon nouveau de notes chromatiques avec la coulisse. Ainsi le trombone alors nommé sacqueboute (du vieux français sacquer et bouter : tirer et pousser) peut intégrer plus activement les productions musicales de l‘époque.

Certains diront que le trombone prend sa source dans l’antiquité, mais nous fixerons sa "date de naissance" sur la base de l’existence d’un instrument de cuivre à embouchure, pavillon et coulisse mobile produisant une succession de notes chromatiques sur 7 positions. Or la première illustration d’un tel instrument nous vient d’un vitrail d’une église de Rome (The assumption of the Virgin de Filippino Zippi ) datant de 1490.

Trombone ténor du XVIIe Trombone ténor du XVIIe siècle signé Georg Ehe de Nuremberg
Trombonne baroque Trombone baroque
Trombonne soprano XVIIIe Trombone soprano du XVIIIe siècle, signé J. F. Schwabe de Leipzig
Trombonne romantique Trombone "romantique" du XIXe siècle, d'origine belge.
Trombonne moderne Trombone moderne

 

Berlioz a dit (dans son Traité d'Orchestration) "Le trombone est, à mon sens, le véritable chef de cette race d’instruments à vent que j’ai qualifiés d’épiques. Il possède en effet au suprême degré la noblesse et la grandeur; il a tous les accents graves ou forts de la haute poésie musicale, depuis l’accent religieux, imposant et calme, jusqu’aux clameurs forcenées de l’orgie."

3° - Le cor d'harmonie :

Le cor d'harmonie ou cor français est un instrument à vent de la famille des cuivres doux et souvent perçu comme le violoncelle des cuivres.

Même s'il a un air de parenté avec le cor de chasse, le son de cet instrument est très différent. Il est tantôt majestueux et triomphant, tantôt doux et légèrement mélancolique. Le cor d'harmonie est présent dans les orchestres symphoniques, dans de nombreux ensembles de musique de chambre et dans les orchestres d'harmonie, il est par ailleurs souvent sollicité dans les musiques de films de toutes sortes, pour les dessins animés et les bruitages...

L'embouchure du cor est de petite taille et de forme intérieure conique, différente de celles de la trompette et du trombone qui sont hémisphériques et plus larges. Cette forme conique se retrouve tout le long du tube jusqu'au niveau du pavillon. On dit alors de cet instrument qu'il est à perce conique, tout comme le sont tous les cuivres doux (le cornet à piston, les saxhorns...). Cette perce donne de la douceur au son de ces instruments, contrairement à la perce cylindrique des cuivres clairs (comme la trompette) qui produit un son plus brillant.

Description

Cor d'harmonie
Cor d'harmonie

1 – Embouchure : Pièce en forme d'entonnoir, caractéristique des instruments de la famille des cuivres, sur laquelle le musicien pose les lèvres pour les faire vibrer.
2 – Branche principale ou branche d'embouchure : début du tube du cor sur lequel se fixe l'embouchure.
3 – Patte d'oie (optionnel) : La patte d'oie permet de bloquer tout glissement de l'instrument dans la main, en prenant appui sur le coté de la main entre le pouce et l'index. Il existe un autre dispositif pour maintenir l'instrument : le crochet. La patte d'oie n'est présente que sur les cors modernes.
4 – Palettes : touches sur lesquelles le corniste pose ses doigts. Par un système de tringlerie, les palettes permettent d'actionner les pistons. Les palettes ne sont présentes que sur les instruments ayant des pistons rotatifs ou viennois.
5 – Crochet (optionnel) : second dispositif, avec la patte d'oie, servant à tenir l'instrument. Il empêche l'instrument de glisser en le retenant à l'auriculaire. L'apparition du crochet est plus ancienne que celle de la patte d'oie, et remonte aux premiers cors chromatiques.
6 – Barillets : Il s'agit de pistons rotatifs. Le barillet est la partie tournante du piston rotatif (non visible).
7 – Clé d'eau (optionnel) : il s'agit du petit clapet permettant de vider l'eau rapidement. Il tient sans doute son nom par analogie avec les clés des clarinettes, hautbois et autres flûtes.
8 – Tonnerre : Il s'agit du début du pavillon. Le tonnerre est donc l'endroit où le tube s'évase, c'est-à-dire là où la conicité du tube, jusque là constante, se termine. Le diamètre du tonnerre joue sur le timbre de l'instrument.
9 – Pavillon : Extrémité finale du tube par laquelle le son sort. Le pavillon permet d'amplifier le son. Certains pavillons peuvent être dévissables, ce qui facilite le rangement et le transport de l'instrument. Les pavillons peuvent être aussi décorés : d'une peinture à l'intérieur. à l'extérieur par l'ajout d'une guirlande gravée.
10 – Pompes : Section de tube amovible (pour l'accord et pour vider l'eau), mise en jeu par l'ouverture des pistons.
11 – Coulisses d'accord : parties de tube mobiles permettant l'ajustement précis de la longueur du tube, c'est-à-dire de l'accord de l'instrument.

Le corniste produit les notes de la gamme par vibration des lèvres sur l'embouchure. Sa main gauche active trois (quatre ou cinq) palettes (anciennement des pistons), pour changer la hauteur du son. La main droite est placée dans le pavillon pour soutenir l'instrument. Elle permet aussi de corriger la justesse, ou d'effectuer des sons bouchés. L'instrumentiste peut être amené aussi à utiliser une sourdine pour atténuer les sons.

Il existe différents types de cor d'harmonie : Le cor simple (3 pistons ou palettes), le cor double (4 pistons ou palettes), le cor triple (5 pistons ou palettes)

Les 4e et 5e pistons sont actionnés alternativement par le pouce. Les pistons sont rotatifs.

La longueur maximale du tube avoisine les 5 mètres. Certains modèles ont le pavillon dévissable, ce qui en facilite le rangement et le transport.

4° - Le tuba :

Tuba
Tuba

Instrument grave de la famille des cuivres, à perce conique, le tuba à une histoire sinueuse, voire complexe. Le mot tuba n'a pas toujours désigné l'instrument qui joue la basse de nos fanfares et que nous voyons dans les orchestres symphoniques.
Le tuba, qui signifie trompette en latin, est une trompe utilisée dans la musique militaire du temps des romains.
A la Renaissance, le tuyau s'allonge et prend une forme de S. Cet instrument aujourd'hui disparu, utilisé dans les orchestres militaires, prend le nom de serpent . Il est en métal recouvert de cuir.

Le Tuba fut inventé par la firme Moritz en Allemagne en 1835 mais abondamment développé à partir de 1840 par Adolph SAX qui inventa à la même époque le Saxophone (à Dinant en Belgique).

Au XIXe siècle Adolph Sax avec l'invention des pistons lui donne la forme que nous lui connaissons.
Il appela d’ailleurs sa famille de tuba les Saxhorns.
- Le Bugle est le plus petit des Saxhorns
- Le Saxhorn ténor (spécialité française) est notre Tuba ténor
- L’alto est plus petit et n’est pas un Tuba.
- Le Saxhorn baryton, plus petit que le ténor, est de moins en moins employé dans les harmonies.
- L’Euphonium qui est le tuba ténor le plus international, très proche du son du saxhorn ténor (en principe un peu plus rond).
- Le Tuba symphonique.
- Le Tuba en Mib davantage joué dans les pays anglo-saxon.
- Le Tuba en Ut plus spécial pour le grave et le contre-tuba Sib plus gros en principe et plus employé comme contrebasse en Sib en Harmonie Brass band et Batteries-Fanfares.
- Le Soubassophone est très employé dans les Batteries-Fanfares (Version moderne de l’Hélicon) pour un son direct grâce au pavillon frontal.

Serpents Serpent Serpent
Serpents, ancêtres du tuba, utilisés surtout dans les orchestres militaires (Cuivre recouvert de cuir)

 

Tuba
Contretuba
Hélicons
Hélicons

 

Les noms des instruments ne sont pas toujours en français.

 


Audition :

 

- Trompette :
(♫) Concerto pour deux trompettes et orchestre d'Antonio Vivaldi
(♫) Trumpet volontary
(♫) When the saints de Louis Armstrong

 

- Trombone :
(♫) Tuba Mirum du Requiem de Wolfgang Amadeus Mozart
(♫) In the mood de Glenn Miller

 

- Cor
(♫) Romance - 2ème mouvement du Concerto pour cor et orchestre n° 3 de W. A. Mozart
(♫) Rondo - 3ème mouvement du Concerto pour cor et orchestre n° 4 de W. A. Mozart
(♫) Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel

 

- Tuba
(♫) Menuet et courante pour tuba solo d'après Karl-Philip-Emanuel Bach
(♫) Bydlo extrait de Tableaux d'une exposition de Modest Moussorgsky/Maurice Ravel